Mais il y a déjà quelque chose c'est déjà magnifique, que ce soit pas le silence total, parce que c'est le pire. Surtout dans ces moments-là où tu sais que t'as fait une connerie. Tu vois, tu peux te dire, ta famille elle pense si de ça, tes potes ils pensent quoi de ça, ton patron il pense quoi de ça, donc tu fais que ruminer, t'as pas de musique, t'es assis sur ton matelas ou tu pleures au fond de toi. Déjà là t'as de la musique tu peux un peu t'apaiser.

Je me souviens surtout de cette scène, justement ce truc où d'un coup j'ai fait ta-ta, ça a mis play, "ouf", y a eu vraiment ce truc où ça a fait "ouf", genre "ah voilà c'est bon". C'était apaisant, vraiment apaisant, tranquillisant.

J'ai mis de la musique classique et je me suis mis à faire de la danse classique, enfin que ce soit danse classique, muay-thaï, tai-chi, entrainement de gainage, que ce soit entrainement à bouger en mouvement et esquiver les coups, tout ça je l'ai appris en chambre d'isolement.

Je me suis pris à danser. Et ouais, c'est souvent, même debout je faisais le tambour sur mes cuisses, fallait passer le temps quoi, autant faire un petit peu de musique.

Par exemple moi je sais que j'ai des idées qui se mettent à tourner en boucle, et en règle générale, le moyen que j'utilise pour interrompre ce processus, c'est soit d'écouter de la radio, soit d'écouter de la musique. Et si j'ai pas ces outils là à ma disposition, et bien finalement on va autoalimenter le mal-être, on va créer une situation qui va passer du gérable à l'ingérable, et... c'est très insatisfaisant de se dire qu'on a les moyens, mais parce que dans le protocole de mise en chambres de soin on vous dit "Vous devez rentrer dans telles conditions, vous n'avez pas le droit à ceci ou cela" (parce que vous avez le droit à rien), heu... toutes ces stratégies que vous avez pu mettre en place à l'extérieur pour vous aider à vivre, vous allez même pas pouvoir les utiliser"